Républicain Lorrain: #Nous sommes… précaires

0  -  Article mis à jour le 4 octobre 2023

Communiqué du SNJ-CGT du « Républicain Lorrain »

Le journal La Semaine vient de gratifier ses lecteurs d’une analyse de la stratégie d’Ebra et du Crédit mutuel de Nicolas Théry (lire ici). Tout en chiffres négatifs et en millions d’euros de pertes.

Le SNJ-CGT du RL a aussi son analyse de la stratégie du groupe, à l’échelle du Républicain Lorrain, en matière de ressources humaines. Elle tient en un mot : précarité. Celle qui tire la qualité et la crédibilité des titres vers le bas et le chiffre d’affaires avec elles!

Au Répu…

  • La précarité, c’est quand des agences et services fonctionnent avec des CDD et alternants 

  • La précarité, ce sont les mutations non demandées, niant la charte Mobilité du groupe 

  • La précarité, c’est la disparition des adjoints aux chefs d’agences et de service 

  • La précarité, c’est la disparition des chefs d’agence seuls en poste, remplacés par des jeunes journalistes sous tutelle d’une hiérarchie qui ne travaille pas sur place, par des CDD ou des confrères différents chaque jour 

  • La précarité, ce sont les appels d’offres déjà pourvus et contournés 

  • La précarité, c’est le recours aux correspondants locaux de presse pour pallier le manque 
d’effectifs, notamment les dimanches pour ne pas payer les journalistes 

  • La précarité, c’est quand on découvre, SR (secrétaires de rédaction) ou photographes, qu’on ne figure nulle part dans l’organigramme de la Rédaction 

  • La précarité, c’est ne pas avoir assez pour se loger décemment malgré un contrat de journaliste RL, à temps partiel à 150 km de chez soi 

  • La précarité, c’est être obligé de compter sur les piges dimanches pour finir le mois 

  • La précarité, c’est quand on se voit privé de ces mêmes piges dimanches sans justification 

  • La précarité, c’est être poussé à travailler sur un repos dominical sans être volontaire 

  • La précarité, c’est quand on finit ses articles un jour où on ne travaille pas parce que les plannings sont surchargés les autres jours 

  • La précarité, c’est ne pas oser aller aux toilettes sans son téléphone 

  • La précarité, c’est quand on doit rester connecté à WhatsApp en permanence pour son 
travail, même avec son téléphone personnel, nuit et jour, même en repos 

  • La précarité, c’est quand les plannings changent sans justification moins de sept jours avant la date, et même parfois sans même en avoir été informé 

  • La précarité, c’est travailler sans contact oral avec sa hiérarchie, uniquement par post-its, mails, feuilles de route Google ou «affectations de tâches» 

  • La précarité, c’est ne plus oser faire des remarques qui relèvent de ses missions par peur de la réaction de sa hiérarchie 

  • La précarité, c’est quand on constate le non-respect des textes qui fondent Le Républicain Lorrain et Ebra (Convention d’entreprise, grille indiciaire, Accord Mieux Vivre, RSE) 

  • La précarité, c’est télétravailler chez soi sans dédommagement 

  • La précarité, c’est le travail en open-space sans possibilité de s’isoler, ou au contraire, 
serrés dans de petits bureaux 

  • La précarité, c’est travailler sans chauffage, climatisation, eau ou possibilité de se restaurer, dans un local mal famé 

  • La précarité, c’est ne pas avoir de matériel photo ou vidéo adéquat, ni de service maintenance informatique prêt à intervenir rapidement
  • La précarité, c’est quand les demandes de formation professionnelle sont toujours refusées 

  • La précarité, c’est ne plus être convoqué en visite médicale…

La liste n’est pas exhaustive ! Vous pouvez tous l’amender en partageant vos expériences à snjcgterv@gmail.com. En conséquence de cette précarité organisée, il est temps que le groupe Ebra et le RL aient les journalistes qu’ils méritent. Cessons de tenter à tout prix de compenser ces économies faites sur notre dos, aux dépens de notre santé, et ne menant pas à la réussite de notre entreprise. La stratégie Ebra nous mène dans le mur. Nous le savons, tous.

Cessons de tenter à tout prix de compenser ces économies faites sur notre dos, aux dépens de notre santé, et ne menant pas à la réussite de notre entreprise. La stratégie Ebra nous mène dans le mur. Nous le savons, tous.

Les tickets restos et points d’indice accordés, face à une inflation qui ne s’arrête plus; les 18% de «part appropriée» de droits voisins sur ce que Ebra touchera en vendant nos œuvres aux Gafam; les 255€ bruts (même pas une pige dimanche!) par an pour céder tous nos droits d’auteur aux autres titres Ebra; le néant accordé aux assistantes de rédaction pour des tâches accrues de manière démesurée; les atteintes à notre liberté sur le travail en pige le dimanche… doivent nous faire réagir plutôt que nous endormir.

Refusons de remplacer les chefs, adjoints, photographes sans se faire payer nos photos ni avoir d’indice.

Refusons de remplacer les chefs, adjoints, photographes sans se faire payer nos photos ni avoir d’indice. Refusons de céder nos droits d’auteur, comme nous le pouvons jusqu’au 14 octobre grâce à nos confrères du SNJ Ebra. Eteignons nos téléphones pro, nos messageries, en dehors de notre temps de travail, conformément à nos textes QVT. Refusons de travailler avec notre matériel personnel. Réclamons le remboursement de nos frais, les indices correspondant à la grille, le respect de nos textes sur les dimanches, la mobilité, le mieux-vivre…

Battons-nous pour qu’aucun de nos confrères ne vive dehors, ou soit considéré comme un bouche-trou, qu’il soit CDD, alternant ou correspondant. Cessons de vouloir rendre notre précarité invisible pour le lecteur. Ebra la veut et l’organise: il mérite le journal qui en est la conséquence.

Woippy, le 2 octobre 2023.

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