Lettre de députées et députés à Élisabeth Borne
Madame la Première Ministre,
L’AFP est une des seules agences de presse au monde à travailler dans la bande de Gaza, au sein de laquelle une dizaine de journalistes collaborent, sans relâche, pour donner une information de terrain objective au risque de leur vie et ce, depuis des années.
Depuis le 7 octobre, ils nous permettent de mesurer l’ampleur du drame qui se déroule à Gaza, et de témoigner des atrocités commises par le Hamas en Israël.
Leur travail s’exerce dans des conditions dramatiques et misérables. Plusieurs d’entre eux ont perdu des proches, des membres de leur famille, leurs maisons ou encore leurs biens. Ils sont aujourd’hui parqués près de Rafah avec un accès difficile à l’eau, à l’électricité et à l’essence, ayant dû fuir le nord de la bande de Gaza.
Près de 70 journalistes ont déjà été tués dans la bande de Gaza depuis le début des hostilités le 7 octobre 2023.
Il leur a été promis dès le 7 octobre leur évacuation, il y a maintenant deux mois. Depuis, ils sont bloqués de la part des autorités israéliennes qui n’estiment pas les journalistes comme prioritaires à évacuer. Ils imploraient encore leurs confrères de leur survie il y a de cela quelques jours.
Madame la Première Ministre, les journalistes sont un pilier essentiel de notre démocratie, quelles que soient nos opinions, quelles que soient nos tendances politiques. Ainsi nous vous demandons, par ce courrier, de tout mettre en œuvre afin d’organiser l’évacuation des journalistes de l’Agence France Presse bloqués dans la bande de Gaza. Leurs confrères sont unanimes à ce sujet et ont alerté à maintes reprises, notamment aujourd’hui, à travers une lettre ouverte unitaire de l’ensemble des syndicats et la Société des journalistes de l’AFP.
Je vous prie d’agréer, Madame la Première Ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Paris, le 7 décembre 2023.
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