Communiqué de la CGT Spectacle
Depuis le mouvement #Metoo, des artistes et travailleuses du secteur de la Culture prennent la parole pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dont elles sont victimes sur les lieux de travail, que ce soit dans le cinéma, dans l’audiovisuel ou dans le spectacle vivant. La prise de parole déplorable d’Emmanuel Macron dans l’affaire Depardieu et la publication d’une tribune de soutien à l’acteur, signée par des artistes et des proches, ont montré à quel point la parole des victimes était encore méprisée et que la célébrité était pour beaucoup une caution d’impunité. C’est inacceptable!
Nous saluons l’énorme courage de toutes celles qui ont décidé publiquement de dénoncer de tels faits ainsi que de celles et ceux qui apportent leur soutien à cette libération de la parole. Nous savons combien il en coûte, tant sur le plan personnel que professionnel, pour la poursuite de leurs carrières. Nous voulons vous dire aux victimes que nous vous entendons, nous vous croyons et que nous vous soutenons.
Les témoignages de remarques sexistes, de gestes déplacés et autres agressions sexuelles ne se comptent plus. Ces violences sexistes et sexuelles interviennent souvent à la vue de toutes et tous, sur les lieux de travail, sans que personne ne réagisse. C’est encore la peur qui domine.
Sur les plateaux, les tournages, dans la musique, le sexisme est omniprésent au quotidien et rend l’exercice des métiers impossible pour de nombreuses salariées ou autrices. Les témoignages de remarques sexistes, de gestes déplacés et autres agressions sexuelles ne se comptent plus. Ces violences sexistes et sexuelles interviennent souvent à la vue de toutes et tous, sur les lieux de travail, sans que personne ne réagisse. C’est encore la peur qui domine. Peur d’être viré·es, peur de ne pas être employé·es à nouveau, peur d’être sur la liste noire d’autres productions. La loi du silence est encore la règle dans de trop nombreux lieux, même si ces comportements sont jugés inadmissibles par la plupart d’entre nous.
Partout, il est urgent de gagner l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de déconstruire les rapports de domination qui sont inscrits de manière très forte dans le cinéma, l’audiovisuel, et le spectacle vivant.
Le sexisme participe aux inégalités salariales qui frappent les professionnelles, que ce soit sur les rémunérations et les carrières. Partout, il est urgent de gagner l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de déconstruire les rapports de domination qui sont inscrits de manière très forte dans le cinéma, l’audiovisuel, et le spectacle vivant.
Le secteur s’organise, multiplie les actions de prévention et les accords de lutte contre les violences sexuelles et agissements sexistes. Une cellule d’accompagnement juridique et psychologique a été mise en place depuis le 15 juin 2020 à l’initiative des partenaires sociaux avec le soutien du ministère de la Culture, en vue d’accompagner les victimes (01 87 20 30 90 du lundi au vendredi, de 9h à 13h et de 14h à 18h ou par mail à tout moment: violences-sexuelles-culture@audiens.org).
Bien que ces actions collectives soient indispensables, leurs effets sont lents dans un secteur sclérosé par des habitudes et comportements patriarcaux, des exercices de pouvoir et l’énorme sentiment d’impunité des agresseurs.
La peur doit changer de camp. Ayons le courage de prendre la parole, ayons le courage de soutenir les collègues et de poursuivre en justice tou·tes les agresseur·euses. La responsabilité de nos employeur·euses, mais aussi notre responsabilité collective est immense. Les mots d’ordre «Zéro violence sexiste et sexuelle» et «Gagner l’égalité professionnelle» sur tous nos lieux de travail doivent devenir ceux de toute la profession.
La CGT Spectacle se joint à l’appel des collectifs et de la CGT et appelle toutes celles et tous ceux qui refusent les violences sexuelles et agissements sexistes à des rassemblements devant toutes les préfectures ou les palais de Justice de France le jeudi 11 janvier 2024.
A Paris, rendez-vous le jeudi 11 janvier à 18h, place Saint Augustin (75008), Métro Saint-Augustin.
Tous les RDV: cliquer ici.
Paris, le 9 janvier 2024.
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