Nowu : le média écolo que France Télévisions enterre en douce

0  -  Article mis à jour le 16 janvier 2024

Communiqué de la CGT France Télévisions

Ils ont reçu la nouvelle quelques semaines avant la COP 28. Le 9 novembre, les salariés qui travaillaient pour Nowu ont appris brutalement que leur média disparaîtrait le 31 décembre.

Une expérience innovante et écologique

Nowu, c’était ce site lancé en 2021 qui s’adressait principalement aux jeunes sur les réseaux sociaux et qui les informait quotidiennement sur les enjeux environnementaux. Que retenir de la COP 28 ? C’est quoi le problème avec la fast fashion ? Comment réduire son empreinte écologique ? Quelques-unes des questions auxquelles l’équipe de journalistes répondait avec peps et rigueur, jonglant avec les codes des jeunes générations.

Nowu, c’était ce site lancé en 2021 qui s’adressait principalement aux jeunes sur les réseaux sociaux et qui les informait quotidiennement sur les enjeux environnementaux. C’était aussi un site dont les développeurs avaient imaginé un modèle sobre, sans photos haute définition, sans vidéos, qui se voulait le plus léger possible.

Nowu, c’était aussi un site dont les développeurs avaient imaginé un modèle sobre, sans photos haute définition, sans vidéos, qui se voulait le plus léger possible. Un choix audacieux, qui répondait à des enjeux de sobriété numérique, quand les flux vidéo sur Internet et sur les box pèsent particulièrement lourd dans l’empreinte carbone du groupe France Télévisions.

Nowu, c’était 140.000 abonnés sur les réseaux sociaux et 100.000 visites par mois sur le site Internet. Une chronique hebdomadaire dans la matinale de Franceinfo et une autre, depuis septembre, dans l’émission Planète Info. Pas mal pour un site lancé seulement depuis deux ans !

Des explications confuses

Tous les voyants étaient au vert : l’équipe avait lancé des recrutements après l’annonce par la direction de la pérennisation du budget 2024. Alors, pourquoi vouloir tout arrêter ?

Tous les voyants étaient au vert : l’équipe avait lancé des recrutements après l’annonce par la direction de la pérennisation du budget 2024. Alors, pourquoi vouloir tout arrêter ?

Les explications sont confuses. Aux salariés et à la presse, la direction a d’abord expliqué que 2024 serait une année compliquée, qu’il faudrait de l’argent pour les Jeux Olympiques, puis que le site n’a pas eu le succès escompté et que les salaires France Télévisions ne sont pas attractifs.

Pas de licenciements… du moins à France Télévisions !

Reste que l’abandon, au lendemain des fêtes, n’est pas sans casse sociale. L’équipe de la rédaction, d’une vingtaine de personnes, était composée de prestataires extérieurs, de CDD et de pigistes. Un tiers se retrouve aujourd’hui sur le carreau, sans perspective ou licenciés par leurs employeurs.

Sur les réseaux sociaux, les salariés ont reçu la consigne de communiquer sur « quelque chose de positif » car le média va « infuser ».

Sur les réseaux sociaux, les salariés ont reçu la consigne de communiquer sur « quelque chose de positif » car le média va « infuser ». D’une sinistre ironie quand on sait que la direction a refusé toutes les propositions de prolonger de quelques mois la vie du site pour que la communauté de lecteurs puisse continuer à consulter les 800 articles publiés en deux ans. Seule une centaine devrait trouver refuge sur les différents sites de France Télévisions.

Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : où ça ?

Abandonner un projet sobre et vertueux pour promouvoir des Jeux dont la facture écologique et sociale fait déjà polémique, et se débarrasser de salariés devenus encombrants, ne correspond pas à une RSE conforme à l’ambition affichée et dont France Télévisions pourrait être fière.

Quant aux enjeux écologiques, dont la direction dit qu’ils sont devenus l’une des priorités, on attend de voir comment ils « infuseront »…

Paris, le 10 janvier 2024.

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