Le SNJ-CGT dénonce le procès fait à Cash Investigation par l’Azerbaïdjan

0  -  Article mis à jour le 4 septembre 2017

C’est un curieux procès qui s’ouvre ce mardi 5 septembre au tribunal de Nanterre : l’Etat d’Azerbaïdjan en tant que personne morale poursuit France 2, Elise Lucet et Laurent Richard, pour diffamation après la diffusion d’un reportage sur ce pays du Caucase dans le cadre de l’émission Cash investigation.

Le 7 septembre 2015, la chaîne diffusait “Mon président est en voyage d’affaires”, une enquête de Laurent Richard sur les coulisses des voyages présidentiels et la diplomatie économique menée par la France. Mais aussi sur les liens sulfureux de certains élus français avec les autocrates du Caucase. Le reportage a reçu le Prix Scam de l’investigation lors du FIGRA 2016.

L’avocat de l’Azerbaïdjan, Me Olivier Pardo, avait publié un communiqué au lendemain de la diffusion de l’émission pour dénoncer les « attaques injustifiées et d’une violence extrême dont l’apogée a été atteint avec le magazine Cash Investigation, qui présente la République d’Azerbaïdjan comme une dictature avec un despote » ; il dénonçait également les « méthodes extrêmement contestables du magazine, qui a choisi de faire du sensationnel ».

L’Azerbaïdjan avait également saisi le CSA pour demander une sanction contre la chaîne

L’Azerbaïdjan avait également saisi le CSA pour demander une sanction contre la chaîne.

Le SNJ-CGT dénonce une procédure scandaleuse et s’étonne, d’une part, que la plainte n’ait pas été classée et, d’autre part, du soutien apporté par quelques politiciens français se présentant comme des amis du président Ilham Aliyev.

Il assure les deux journalistes de sa solidarité et sera très attentif aux suite données à ce qui n’est qu’une tentative supplémentaire de limitation de la liberté d’informer : l’Azerbaïdjan et le président Alyiev ne feront pas taire les journalistes français comme ils le font dans leur Etat. Les campagnes de la Fédération internationale des Journalistes (FIJ) ont mis en lumière à de maintes reprises le piètre niveau de la liberté d’expression dans un pays où de nombreux journalistes sont emprisonnés.

Montreuil, le 04/09/2017

SNJ-CGT

 

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