Le SNJ-CGT est signataire de la tribune parue dans Libération
Remise du « Bâillon d’or » le mardi 12 juin à 19h à Paris à la Bourse du Travail (salle Ambroise Croizat)
Macron veut protéger les industriels et leurs firmes avec le « secret des affaires ». Alors, le mardi 12 juin, à la Bourse du Travail, à 19h, attribuons ensemble le « bâillon d’or » au champion de la censure !
Accusé d’avoir déversé de l’acide dans la nature, Arcelor Mittal réagit : diffamation. Les reportages de France 2 dénigrent les agissements de Bolloré en Afrique : réclamons-leur 50 millions d’euros pour dénigrement. Une salariée dénonce un système généralisé d’évasion fiscale : mise au placard, harcèlement, et hop pourquoi pas, diffamation. Une association dénonce du travail forcé au Qatar ? Vinci porte plainte ! Et bientôt, grâce à Bruxelles et Macron, ils auront le « secret des affaires ». Un texte qui doit revenir à l’Assemblée pour un vote définitif le jeudi 14 juin.
Alors, contre ça, journalistes, ONG et syndicalistes font front commun. Qui de Bolloré, de Vinci, du Luxembourg remportera le bâillon d’or ? Venez, participez et votez mardi 12 juin à la Bourse du Travail !
Et qu’on réfléchisse ensemble à comment leur résister.
Au programme, des témoignages de syndicalistes, travailleurs, lanceurs d’alerte… :
Céline Boussié, lanceuse d’alerte contre la maltraitance institutionnelle
Philippe Pascal, ex-inspecteur URSSAF, poursuivi par un patron fraudeur
Christophe Lefèvre, syndicaliste CFE-CGC, entreprise SCOR
Marine Martin, APESAC, contre Sanofi et l’affaire Dépakine
Mauricio Garcia-Pereira, lanceur d’alerte contre la maltraitance animale
Anne de Haro, syndicaliste CGT, entreprise WKF
Jean-Baptiste Rivoire, journaliste à Canal+, censuré par Vincent Bolloré
Et les interventions de :
Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT
François Ruffin, rédacteur en chef du journal Fakir
Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’UGICT-CGT
Eric Alt, magistrat, vice-président d’Anticor, élu au CA de Sherpa
Nicolas Vescovacci, journaliste à Cash Investigation, membre du collectif INPD
Swann Bommier, association CCFD-Terre Solidaire
Le secret des affaires s’oppose au devoir de vigilance, il faut demander à ce que le devoir de vigilance impose la protection du lanceur d’alerte cf ci-joint plan de vigilance
Devoir de vigilance : ce qui sera demandé aux entreprises
Dans la version adoptée en 3ème lecture par l’Assemblée nationale, les députés ont précisé ce qu’ils attendaient des entreprises pour qu’elles assurent un devoir de vigilance sur leur chaîne d’approvisionnement.
Toutes les entreprises françaises de plus de 5000 salariés sur le territoire seront tenues d’élaborer, avec leurs « parties prenantes » des « mesures de vigilance raisonnable ».
Aref Karimi / AFP
Un pas avant, un pas en arrière, un pas en avant… La proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre poursuit son chemin législatif chaotique. Mais il est dans sa dernière ligne droite et devrait bientôt aboutir.
La proposition de loi vise à responsabiliser les chaînes d’approvisionnement internationales. Elle est contestée par les organisations patronales, qui craignent ses conséquences sur la compétitivité des entreprises françaises et par la droite qui, à chaque fois, l’a retoquée au Sénat. Mais elle dispose désormais d’un appui clair du gouvernement, par le biais du ministre de l’Économie, Michel Sapin, qui est une nouvelle fois venu soutenir le texte devant les parlementaires.
Retour à l’esprit initial
Cet après-midi, en séance publique, les députés sont revenus, en 3ème lecture, à une version proche de la proposition initiale. Ils ont toutefois clarifié la notion de « plan de vigilance », clé de voûte de la loi.
Toutes les entreprises françaises de plus de 5000 salariés sur le territoire seront tenues d’élaborer, avec leurs « parties prenantes » des « mesures de vigilance raisonnable ». Des mesures qu’elles devront mettre en place. Objectif : « identifier les risques et prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes, ainsi que l’environnement » résultant directement ou indirectement de ses activités ou de celles de ses filiales, ses sous-traitants, fournisseurs avec lesquels elle entretient une relation commerciale établie.
À l’origine, ce plan, public, devait être défini par un décret. Il est finalement cadré par la loi. Il devra comprendre:
– Une cartographie des risques destinée à leur identification, leur analyse et leur hiérarchisation.
– Des procédures d’évaluation régulière de la situation des filiales, des sous-traitants ou fournisseurs avec lesquels est entretenue une relation commerciale établie au regard de la cartographie des risques.
– Des actions adaptées d’atténuation des risques ou de prévention des atteintes graves aux droits humains ou à l’environnement.
– Un mécanisme d’alerte et de recueil des signalements relatifs à l’existence ou à la réalisation des risques défini avec les organisations syndicales représentatives.
– Un dispositif de suivi des mesures mises en œuvre et d’évaluation de leur efficacité.
Une obligation de plans concrets