Jean-Luc Mélenchon récidive

2  -  Article mis à jour le 24 octobre 2018

Comme il l’avait déjà fait en février dernier, après la publication de premières informations sur ses comptes de campagne, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau mis violemment en cause le travail des journalistes de Radio France. Ses propos outranciers, qui mettent en doute l’honnêteté de l’ensemble des journalistes de Radio France et appellent à les « pourrir », sont inacceptables et dangereux.

Le Snj-Cgt Radio France réitère son soutien aux journalistes du pôle investigation qui n’ont fait que leur travail : enquêter, s’appuyer sur des faits ou des documents. Comme toutes leurs enquêtes, celle-ci a été publiée sur l’ensemble des antennes et site de Radio France. Ce n’est pas une exception réservée à Jean-Luc Mélenchon mais la règle pour les productions de cette direction transversale qui dessert toutes les chaînes. Les dates de publication ne sont pas choisies en fonction du calendrier politique ou judiciaire mais en fonction de l’avancée de l’enquête qui, en l’occurrence, repose sur l’examen de documents publics, les comptes de campagne.

Les journalistes du pôle investigation enquêtent de longue date sur les comptes de campagne de tous les candidats. Ils ont déjà publié des informations concernant Emmanuel Macron, Marine Le Pen ou François Fillon. Avant cela, la publication d’informations concernant le Modem leur avait déjà valu une grossière tentative de pression de la part de François Bayrou, alors encore ministre de la Justice.

La contestation des faits, le débat démocratique sur le travail des médias (comme sur celui de la justice ou de la police) sont indispensables. Mais en choisissant l’invective, Jean-Luc Mélenchon a choisi de se placer sur un autre terrain, celui du pourrissement. D’autres l’ont fait avant lui, appelant à siffler les journalistes dans leurs meetings. Ce jeu est dangereux et doit à tout prix cesser. Le droit des journalistes à faire sereinement leur travail, sans risquer invectives et insultes, doit être défendu.

Paris le 20 octobre 2018

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2 réactions

  1. vous avez tort de protéger ainsi , de manière purement corporatiste des gens qui n’ont fait qu’un travail à charge , en tronquant des informations et en mentant ! les propos de JLM visent ceux qui ont menti et personne d’autre , c’est vous mêmes qui en faites une généralité en associant “l’ensemble des journalistes” dans ce mauvais procès !

    1. Bonjour Robert,
      Nous n’avons pas pour habitude de hurler avec les loups. Nous ne protégeons pas de manière purement corporatiste “des gens qui n’ont fait qu’un travail à charge” comme vous l’écrivez.
      Notre syndicat défend les salariés dans les entreprises de presse et les médias audiovisuels. C’est notre rôle de faire entendre leur voix, de les défendre et de les relayer.
      Nous avons relayé sur notre site les communiqués de nos section de Radio France et de France Télés.
      Notre souci n’est pas l’attitude adoptée à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, mais ses réactions à l’égard des journalistes et sa conception de la liberté d’expression.
      Comme l’écrit fort justement Denis Sieffert dans son édito de Politis : “La contradiction de Mélenchon, c’est qu’il s’est plus attaqué au cours des dernières années à des médias économiquement et politiquement indépendants, qu’il a ostensiblement boycottés, qu’à des titres propriétés de grands groupes financiers.”
      Pourquoi Jean-Luc Mélenchon est-il aussi agressif avec des journalistes “soutiers de l’information” et beaucoup plus “aimable” avec les éditorialistes des gros médias comme J-J Bourdin ou Laurent Delahousse ?
      Maintenant, il serait intéressant que vous développiez en quoi les journalistes ont menti, tronqué ou fait un mauvais procès. Au lieu d’appeler à pourrir les journalistes, Jean-Luc Mélenchon devrait argumenter et se défendre sans s’attaquer unilatéralement à Médiapart ou aux journalistes de Radio France mais plutôt aux “médias des milliardaires” par exemple.
      Outre notre volonté de défense des journalistes de base à pouvoir faire leur métier, appeler à “pourrir” les journalistes et les traiter de “menteurs” et de “tricheurs” a des relents nauséabonds et ne permettra pas à Mélenchon et une vraie gauche de progresser dans l’opinion, moquer l’accent d’une journaliste de Toulouse parce que la question le dérange ne le légitimera pas dans l’opinion publique .
      Bien cordialement.

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