Le SNJ-CGT condamne fermement toutes les agressions subies par des journalistes durant les mobilisations des « gilets jaunes » dans plusieurs villes de France et soutient tous les collègues qui ont décidé de porter plainte face à ces violences intolérables contre des professionnels dans l’exercice de leur métier.
Depuis le début du mouvement dit des « gilets jaunes », les insultes et agressions physiques contre des journalistes, principalement de télévision, se sont multipliées :
A Besançon, le 17 novembre, des journalistes de la radio associative BIP ont essuyé des insultes à caractère raciste, l’un d’entre eux a été frappé au visage, victime d’une fracture il a porté plainte.
A Montpellier, le 18 novembre, plusieurs reporters de télévision ont été pris à partie par des dizaines de manifestants, une journaliste pigiste qui collabore avec plusieurs chaînes de télévision, dont BFM TV, a essuyé des crachats.
A Toulouse, le 24 novembre, les équipes de BFM TV et CNews se sont fait traiter de « collabos », parmi de nombreuses autres insultes, ont essuyé de crachats et des menaces, et en ont reçu également le lendemain, via les réseaux sociaux.
A Béziers, ce samedi, ce sont des journalistes de France 3 Occitanie qui ont été gravement pris à partie et deux journalistes de l’agence locale de Midi-Libre à Béziers, où des dégradations ont été commises, ont été agressés.
Cinq journalistes de CNEWS et BFMTV ont porté plainte pour « violences aggravées », « menaces de mort », « tentative d’agression en réunion », samedi et dimanche.
Plus largement, des journalistes ont subi des pressions et des agressions verbales dans de nombreuses manifestations à Paris ce samedi et en région tout au long de la semaine.
Ces pressions, intimidations, menaces, insultes et toute forme de violence physique ou verbale sont purement et simplement intolérables et injustifiables.
Aucune colère, aussi légitime soit-elle, ne peut s’exprimer par l’agression de journalistes dans l’exercice de leur métier.
Le SNJ-CGT demande à toutes les personnes qui participent aux manifestations des « gilets jaunes » de faire le nécessaire pour que ceci ne se reproduise plus et assurer la sécurité des journalistes en charge de la couverture de leurs manifestations.
Le SNJ-CGT salue toutes les démarches lancées pour ouvrir le débat sur le journalisme en France, nous sommes les premiers à dénoncer les conséquences de la concentration des médias privés dans les mains de quelques milliardaires. Mais aucune critique n’est légitime dans la violence contre les travailleurs de l’information.
SNJ-CGT, le 23/11/2018
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Je partage et j’apprécie bien sûr la condamnation des agressions – racistes qui plus est parfois, pour ne pas dire pire – . Faut-il pour autant incriminer tous les « gilets jaunes » ? Ce qui se passe ne doit-il pas interroger la profession ? Il m’arrive souvent de rappeler à des camarades syndiqués CGT (pas toujours très tendres avec les journalistes eux aussi) que les journalistes sont des « salariés comme les autres » ; cependant, ces derniers ne restent-ils pas trop dans un certain isolement (j’ai failli écrire corporatisme) ? Ne se considèrent-ils pas un peu à part, comme hors du lot des travailleurs ? Qu’en est-il de l’interprofession, ne serait-ce que pour expliquer comment ils travaillent, dans quelles conditions ?
Marc DUBOIS, journaliste honoraire et militant CGT retraité