« On maintient notre amendement. On ne bâtit pas l’avenir en gommant le passé, mes camarades ! » Au quatrième jour des débats, l’intervention de Véronique Marchand, de France Télévisions, une des deux délégués du SNJ-CGT au 52e congrès de la CGT, n’est pas passée inaperçue. Il s’agissait de proposer au vote du congrès un amendement, non retenu par la commission, sur l’entreprise de presse de la CGT, son histoire, son avenir et en particulier son titre phare, la NVO.
La bataille avait débuté quelques jours plus tôt, au sein de la commission des amendements sur le thème n°4 du document d’orientation (« Construction du rapport de force et convergences de lutte »), dont était membre Véronique. La commission ne retenant qu’une partie de la proposition du syndicat, la délégation du SNJ-CGT a décidé de défendre sa position jusqu’au bout. Et elle a eu raison, puisque les congressistes ont approuvé cet amendement, contre l’avis de la commission, événement suffisamment rare pour être souligné.
Deux jours plus tôt, c’est une intervention commune de la CGT Spectacle et du SNJ-CGT que les congressistes ont pu entendre. Portée par notre camarade Christophe Porro, du SNRT-CGT, cette intervention défendait un « audiovisuel public, puissant et performant » face aux attaques du gouvernement, en particulier les 190 millions d’euros d’économies qu’il souhaite lui imposer.
« Chaque entreprise est menacée. Premier exemple, profitant de ce que lui offrent les ordonnances Macron, et après les élections CSE la direction de France Télévisions a pris la décision de faire partir 2 000 salariés, 20% de l’effectif en quatre ans ! », illustre ainsi l’intervention du SNJ-CGT et la CGT Spectacle.
Nous demandons une réforme profonde des aides à la presse pour les réorienter davantage vers les médias indépendants des puissances d’argent et vers ceux qui respectent le code du travail, les conventions collectives et s’engagent dans la lutte contre la précarité.
Le SNJ-CGT s’était également inscrit pour une autre intervention, sur « la liberté de la presse, le pluralisme et l’indépendance des journalistes ». L’occasion de rappeler que « cinq des sept quotidiens nationaux sont détenus par des milliardaires ». Mais aussi de défendre les revendications du SNJ-CGT dans le domaine. Exemple : « Nous demandons une réforme profonde des aides à la presse pour les réorienter davantage vers les médias indépendants des puissances d’argent et vers ceux qui respectent le code du travail, les conventions collectives et s’engagent dans la lutte contre la précarité. »
Cette déclaration aurait dû être lue par notre deuxième délégué au congrès, Laurent Mardelay, du Figaro. Elle ne l’a malheureusement pas été. Les règles de fonctionnement du congrès voulaient en effet que la commission en charge du thème en débat (ici, le n°3, « La syndicalisation et notre déploiement comme éléments du rapport de force et enjeux majeurs pour notre démocratie interne ») décide – selon des critères non exposés – de l’ordre de passage des intervenants inscrits. Les plages réservées au débat étant trop courtes pour permettre l’intervention de tous, seuls les premiers ont pu exposer leurs interventions aux congressistes. Ne restait alors aux autres que la possibilité de déposer leur intervention écrite pour qu’elle soit publiée dans le compte-rendu officiel du congrès…
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