Le 19 septembre, a eu lieu une réunion paritaire de la presse magazine. En voici le compte-rendu établi par la Filpac-CGT et le SNJ-CGT.
En juin dernier, lors de la dernière réunion paritaire, la CGT, suivie dans sa démarche par les autres organisations syndicales, avait été très claire et obtenu que l’ordre du jour de cette réunion du 19 septembre prévoit dans son premier point une discussion sur les minima de branche. Histoire de solder un peu le passé et de revaloriser des minimas qui n’ont pas bougé depuis 2013 pour les journalistes et 2015 pour les cadres et les employés.
Fidèle à sa réputation le Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a très vite balayé nos maigres espérances en annonçant, dans une déclaration liminaire, que le Conseil d’administration de ce syndicat patronal ne «souhaitait» pas aborder ce sujet en branche, sous prétexte que des augmentations de salaire se négociaient en entreprise. En osant même ajouter que «cette décentralisation du dialogue social avait eu un impact positif en terme d’augmentations de salaire». Les salariés apprécieront…
Dans cette même intervention liminaire, le SEPM nous faisait part de sa proposition de négocier l’accord sur la formation professionnelle avec la CPPNI (commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation) de la presse spécialisée (FNPS). Étant donné que ces deux conventions seront appelées à fusionner sous cinq ans (sur ordre de la Direction générale du travail), cette démarche serait à leurs yeux une première étape pour réaliser un «mariage» heureux.
Pour finir, le syndicat patronal nous enjoignait une nouvelle fois à signer leur accord sur l’intéressement (en attente depuis un an et demi)…
À cette longue intervention, la CGT a répondu fermement :
- Non,nous ne signerons pas l’accord sur l’intéressement!
- Non, nous n’accepterons pas de polluer les négociations avec la FNPS qui, si elles restent parfois difficiles, respectent les règles de discussions de branche, en les mélangeant avec celles de la presse magazine qui ne sont, somme toute, qu’un long monologue patronal ;
- Non, nous n’accepterons pas la position du SEPM sur les salaires et nous allons le faire savoir!
La CGT refuse que les éditeurs de la presse magazine méprisent les NAO de branche et exige qu’à la prochaine réunion, prévue pour se tenir le 17 octobre, une réelle négociation sur les minima puisse avoir lieu et qu’enfin les grilles de salaires de la branche puissent évoluer.
La CGT refuse que les éditeurs de la presse magazine méprisent les NAO de branche et exige qu’à la prochaine réunion, prévue pour se tenir le 17 octobre, une réelle négociation sur les minima puisse avoir lieu et qu’enfin les grilles de salaires de la branche puissent évoluer.
Si le SEPM souhaite renouer avec un dialogue social, comme sa Commission sociale aime à le répéter, il devra revoir sa copie et faire un geste sensible sur les salaires des salariés de la branche.
Le SEPM ne peut se cacher derrière une situation économique difficile. Ce sont les salarié-es de la presse magazine qui subissent l’arrivée de Chevallier avec Reworld Media, de Kretinsky avec les titres Lagardère, les plans à répétition chez Drahi… Et ce sont ces mêmes salariés qui ont subi pendant les années grasses la morgue et la désinvolture du SEPM pour le dialogue social.
Oui, le SEPM est en danger de mort. Le conseil d’administration devrait le comprendre. Sans l’instauration d’un véritable dialogue social de branche, la CGT ne sera pas un alibi pour justifier l’existence d’un syndicat qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
Montreuil, le 20 septembre 2019
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