La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié ce 12 mars son rapport sur les journalistes et personnel des médias tués à travers le monde dans l’exercice de leurs fonctions en 2020. Le rapport annuel, dans sa 30e édition, détaille les circonstances des 65 meurtres survenus lors d’attaques ciblées, d’attentats à la bombe et de tirs croisés dans 16 pays.
Les chiffres publiés cette année montrent que le nombre de meurtres de professionnels des médias se situe plus ou moins au même niveau que dans les années 1990.
Parmi les principales raisons de la crise sécuritaire dans le journalisme, le rapport cite le crime organisé, les groupes extrémistes et la violence sectaire.
Parmi les principales raisons de la crise sécuritaire dans le journalisme, le rapport cite le crime organisé, les groupes extrémistes et la violence sectaire qui continuent de semer la terreur parmi les journalistes, dont des dizaines ont payé le prix ultime pour leurs reportages indépendants aux quatre coins du monde.
»À cet égard, 2020 n’a pas fait exception. Le règne impitoyable des barons du crime au Mexique, la violence des extrémistes au Pakistan, en Afghanistan et en Somalie, ainsi que l’intolérance des partisans de la ligne dure en Inde et aux Philippines ont contribué à la poursuite de l’effusion de sang dans les médias », a déclaré le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger. »Les pensées de la FIJ et des 600.000 membres de ses syndicats affiliés accompagnent toutes ces victimes, leurs familles, leurs amis et tous ceux et celles qui sont emprisonnés, soumis à la violence, harcelés physiquement et en ligne. »
Le classement par pays du rapport 2020 place le Mexique en tête de liste pour la quatrième fois en cinq ans avec 14 meurtres.
Le classement par pays du rapport 2020 place le Mexique en tête de liste pour la quatrième fois en cinq ans avec 14 meurtres, suivi de l’Afghanistan (10), du Pakistan (9), de l’Inde (8), des Philippines (4), de la Syrie (4), tandis que le Nigéria et le Yémen ont enregistré trois meurtres. Le rapport dénombre également deux meurtres en Irak et en Somalie. Enfin, le Bangladesh, le Cameroun, le Honduras, le Paraguay, la Russie et la Suède enregistrent un meurtre chacun.
Le rapport souligne également l’engagement de la Fédération à poursuivre sa campagne contre l’impunité en faisant pression sur les gouvernements pour qu’ils assument leurs responsabilités en enquêtant sur les meurtres de journalistes. La FIJ préconise notamment l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies d’une Convention internationale pour la protection et la sécurité des journalistes.
Pour la première fois, le rapport dresse la liste des journalistes actuellement derrière les barreaux pour leurs reportages, recensant pas moins de 229 journalistes emprisonné.e.s au mois de mars 2021.
»Aucune démocratie digne de ce nom ne peut emprisonner des messagers de la liberté d’expression. »
Anthony Bellanger, secrétaire génral de la FIJ.
»Aucune démocratie digne de ce nom ne peut emprisonner des messagers de la liberté d’expression. Chaque jour, la FIJ travaille activement sur le terrain pour la libération immédiate et inconditionnelle des collègues injustement emprisonné.e.s », a ajouté Anthony Bellanger.
Le rapport sera officiellement lancé lors d’une conférence de presse en ligne qui sera organisée conjointement ce lundi 15 mars par la Fédération internationale des journalistes et Fight Impunity, une association basée à Bruxelles qui mène également un combat contre l’impunité. Pour s’inscrire, c’est ici.
Bruxelles, le 11 mars 2021.
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